Le Compendium
      Albert Balasse

Petites balances à contrepoids, sur socle :
Pèse-lettres "N. B"

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Modèle sur socle en acajou, hauteur19 cm - Portée 100 g

Dans le DICTIONNAIRE DE L'INDUSTRIE & DES ARTS INDUSTRIELS par E.- O. Lami & A. Tharel (1881), les auteurs présentent la balance pèse-lettres, destinée à peser les objets et en particulier les lettres, en prenant l'exemple "d'un appareil de ce genre, inventé par M. Briais, et qui par la suppression de la série de poids si faciles à égarer, en même temps que par l'avantage qu'il offre de donner automatiquement et par une seule pesée le résultat cherché, rend d'utiles services au commerce et à l'industrie." (...)

Ci-dessus, l'image de gauche montre le pèse-lettres de dos. A droite, nous avons momentanément démonté le cadran de lecture et placé l'instrument dans sa position d'utilisation normale afin d'en observer le mécanisme de face.

La Fig. 251, empruntée au  DICTIONNAIRE DE L'INDUSTRIE & DES ARTS INDUSTRIELS de 1881, présente le mécanisme inventé par Narcisse Briais et correspondant à celui de notre modèle avec, toutefois, une erreur. Que le dessinateur ait voulu représenter l'instrument vu de dos - ce doit être le cas lorsque l'on voit que l'extrémité de l'aiguille est en pointillés - ou de face et que, donc,  on se trouve devant ou derrière le pèse-lettres, le fait de placer un objet sur le plateau entraîne l'aiguille a hors du cadran de lecture A...

Il faut imaginer, comme nous l'avons fait sur cette partie de l'image, que le dessinateur fait pivoter l'aiguille d'environ 90° vers la gauche lorsque le pèse-lettres est au repos. Nous ne tenons pas compte de l'ordre des différents plans verticaux.

(Document "le Compendium")

Les images du mécanisme sous des charges variables renseignent sur l'articulation des différents éléments entre eux et montrent que l'instrument de pesage est le gros contrepoids dont les mouvements résultent de l'abaissement ou de l'élévation du plateau.

La particularité du mécanisme réside en la présence d'un petit levier dont une extrémité est fixée à l'axe de rotation de l'aiguille, l'autre se terminant par un petit contrepoids sphérique. Le levier repose simplement sur la base d'une fenêtre ménagée dans la tige supportant le plateau et suit parfaitement le mouvement de cette tige sans l'influencer. Lorsque le levier tourne autour de son axe, il entraîne l'aiguille...

La lettre, déposée sur le plateau, pèse un peu plus de 15 g

LA NATURE, revue des sciences, de Gaston Tissandier, présente dans un numéro de 1887, un pèse-lettres identique. Le petit contrepoids sphérique qui termine le levier solidaire de l'axe de l'aiguille y est parfaitement visible.
L'auteur de l'article attribue la parternité de l'instrument au constructeur G. Restorf, le dépot du brevet datant de 1886. Restorf a repris l'activité de N. Briais en 1887 en conservant la marque N.B, soit, mais comment se peut-il que le mécanisme du pèse-lettres figure dans le
 DICTIONNAIRE DE L'INDUSTRIE & DES ARTS  INDUSTRIELS de 1881, en étant alors, attribué à Narcisse Briais ?
 
On note également un problème sur ce deuxième dessin. En chargeant le pèse-lettres, l'aiguille, qui tourne dans le même sens que les contrepoids,  se déplace sur la gauche. Toutefois, le cadran est gradué à l'envers : l'instrument serait-il observé dans un miroir ?

Bon, nous arrêtons de critiquer !

(La dénomination balance manomètre, qui accompagne le dessin, vient de la "similitude avec le cadran des manomètres des chaudières à vapeur dont l'axe de l'aiguille était non pas au centre mais excentrée comme sur celui du pèse-lettre"...)

(Document "Conservatoire numérique des Arts et Métiers")

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  Modèle sur socle en marbre rouge, hauteur  15 cm - Portée 60 g

N.B
BTE SGDG

Avec ce deuxième modèle, nous déterminons la masse d'un morceau d'obsidienne sorti d'une collection de roches. A droite le pèse-lettres est vu de dos, ce qui permet d'observer le mécanisme plus simple que le précédent et devenu très classique : le levier fixé à l'axe de l'aiguille est articulé à l'extrémité de la tige portant le plateau.

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Le rôle du troisième modèle est clairement celui du pèse-lettres. Son cadran est gradué en grammes, de 0 à 50 mais il porte 3 repères supplémentaires pour les valeurs, 7½, 22½ et 37½ g. Ainsi, à l'époque où l'affranchissement d'une lettre augmentait tous les 7,5 g, le cadran permettait une lecture immédiatement des zones d'affranchissement  grace aux repères de 0 - 7½ - 15 - 22½ - 30 - 37½ et 45 g. L'utilisation des tranches de poids de 7,5 g pour l'affranchissement du courrier correspond aux années 1860, donc au début de l'activité de Narcisse Briais (1855).

Sur les deux précédents modèles, l'aiguille se déplace devant un secteur gradué fixé au pied de l'instrument. Sur ce modèle et le suivant, l'aiguille est fixe et c'est le secteur gradué, solidaire du contrepoids et du système de suspension des lettres, qui défile devant elle.

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Le dernier modèle présenté est le plus grand des quatre. Monté sur un socle en bois noirçi, il mesure 22 cm. Sa portée est de 100 g et la graduation du secteur mobile, en regard de l'aiguille fixe, porte des repères supplémentaires pour 5, 45 et 75 g.

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Vers d'autres pèse-lettres et pèse-produits, à main :

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423 / 24 novembre 2022